Change quelque chose !

Publié le par paroisses Sante Agathe

Homélie du 3ème dimanche de Carême - Année C (Abbé Emmaneul.)

 

-                     70000 morts en SYRIE, après plus de deux années de guerre civile, dans la plus cynique indifférence de la Communauté Internationale bloquée par les vétos russe et chinois au Conseil de Sécurité des Nations Unies…

-                     Tremblement de terre au JAPON, (encore un me direz-vous !) qui fragilise des installations anti-sismiques de plus en plus sollicitées par ces catastrophes à répétition…

-                     Deux soldats français tués au MALI où notre pays aide les autochtones à se purger des islamistes extrémistes alors que Touaregs et autres ethnies se haïssent sans limite…

-                     Dans la foulée, une famille française a été enlevée au Nord Cameroun ces derniers jours. Trois adultes (le père, la mère et l’oncle) et leur quatre fils âgés de 5 ans, 8ans, 10ans et 12 ans sont retenus en otages dans des conditions terribles puisqu’il semblerait qu’adultes et enfants aient été séparés…

-                     L’Italie, emportée par la débâcle des banques voici 18 mois et menacée de cessation de paiement, hésite à poursuivre ses efforts de redressement pour rembourser sa dette « énormissime ». Motif : ce n’est pas le petit peuple qui a joué les milliards d’euros en bourse. Donc, il n’y a pas de raison que ce soit lui qui paye la facture de la crise financière…

-                     Le week-end dernier, 5 personnes sont tombées d’un télésiège au cours de leurs vacances de ski. Ces accidents sont très rares : que s’est-il passé ?

Je crois qu’il serait intéressant, pour se repérer dans tout cela, de prendre la boussole et la carte d’état major que Stéphane avaient reçu lors de son service militaire pour revenir à sa caserne. Lui-même vivait comme une souffrance le fait de ne pas comprendre le SENS de cet exercice d’orientation en forêt. Et nous-mêmes ? Toutes ces souffrances : pour qui ? Pour quoi ? Toutes ces calamités : quel sens donner à de telles épreuves ? Toutes ces victimes : méritaient-elles de mourir de façon aussi dramatique et violente ? Tous ces survivants : est-ce que ça vaut le coup de continuer à vivre de cette façon ? Tous ces prédateurs : l’être humain n’est-il que ruse, cupidité, magouille et égoïsme ? Est-ce que la fin du monde, que certains avait fixé faussement en décembre 2012, ne revient pas en 2013 ? Ou bien est-ce que Dieu est tout simplement méchant ?

Certains pensent parfois, devant de tels phénomènes, que Dieu en profite pour mener des représailles contre les hommes plongés dans le péché. Evidemment, il n’est pas aisé pour l’homme de comprendre le sens des événements, surtout lorsqu’ils sont accablants, mais Jésus vient éclairer nos interprétations en écartant l’idée que les catastrophes sont une punition du péché. Les massacres, les morts, et les accidents de tout genre, viennent d’abord nous rappeler notre fragilité humaine et doivent nous inviter à nous tourner vers le Seigneur.

Et comme notre vie quotidienne peut basculer à n’importe quel moment, Jésus nous invite à la conversion, une conversion urgente, car nous ne maîtrisons pas le temps de vie qui nous est imparti. A nous, donc, d’enrichir notre présent des mille et un gestes, des mille et une parole d’amour et de partage que l’Esprit Saint nous inspirera. La parabole du figuier planté au milieu de la vigne de l’évangile nous montre la patience de Dieu à notre égard : la conversion, c’est un effort que nous vivons à deux. Dieu attend que nous nous retournions vers lui ; il attend que nous placions toute notre confiance en lui ; il attend que nous vivions tous les événements de nos vies en communion avec lui. Cela n’enlève rien à la dureté de la vie : mais au moins ça nous permet de faire face ensemble, de puiser dans le Seigneur la ressource et la force de continuer d’avancer. Cela n’enlève rien, ni au mal, ni à la souffrance : mais au moins ça nous permet de l’endurer ensemble, de puiser dans le Seigneur suffisamment d’amour et de patience pour ne pas nous laisser submerger.

         Portons du fruit, durant cette troisième semaine de Carême, un fruit savoureux qui fera honneur aux dons et aux talents que Dieu a semés en nous à notre naissance.                                                                                                                                                 AMEN.

 

Publié dans Homélies

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