En mode défensif...

Les gens sont très souvent sur le mode défensif. Ils sont prêts, dans toutes les circonstances, à se défendre. A un tel point que nous sommes méfiants les uns des autres. Je me surprends moi-même. L’autre jour , on sonne à la porte. J’ouvre, ce sont des gens du voyage, ils veulent un peu d’argent… je me méfie et je les soupçonne de mensonge. Viens ensuite un couple pour me demander un mariage, je les soupçonne de ne pas tout me dire sur leur situation… C’est terrible, mais je ne vis plus sur le mode de la gratuité, mais du défensif. L’autre devient une menace. « Qu’est-ce qu’il me veut ? » Oh, je ne suis pas le seul à être gagné par ce travers. Ce sont toutes nos relations qui s’établissent sur ce mode, y compris les relations internationales. Tout est sujet à suspicion. « On ne nous dit pas tout... » comme l’affirme l’humoriste. Regardez, le Pape remet sa charge entre les mains de Dieu. Les médias nourrissent une

suspicion de bande organisée d’homosexualité au sein de la curie. Tout est passé au crible de la suspicion, du « ce qui n’est pas dit ». La vérité a du mal à s’imposer, car elle est dépassée par nos petites vérités, que nous semons dans nos médisances et nos rumeurs. Nos relations ne sont plus gratuites, car elles sont comme réduites par la méfiance. « L’autre, ne me dit pas tout ! » Que nous soyons sujet ou victime de la suspicion, le résultat est le même : l’autre est une menace, je dois être sur le qui-vive pour me défendre. Le mode défensif nous prive de toutes relations vraies et durables. Ce qui est terrible dans ce mode de vie, réside dans le fait que nous vivons chacun dans une bulle que la peur ne cesse de rétrécir. Et au final, toutes vies sociales et toutes organisations sont en périls. L’Eglise, plus que tout autre organisation n’échappe pas à cette réalité. Abbé Stéphane, votre curé !