Puissions-nous aimer comme Dieu aime !

Publié le par paroisses Sante Agathe

HoméliAMour du mondee du 5° dimanche de Pâques - Année C (Abbé Emmanuel)

 

L’amour auquel Jésus Christ nous invite n’est pas un amour statique ! Ce n’est pas un amour à siroter en solitaire pour se délecter des délices spirituels en se coupant des réalités terrestres, qui, elles, sont loin d’être toujours marrantes… L’amour évangélique n’est pas un sentiment religieux, aussi intense soit-il, qui nous cantonnerait à un face à face définitif entre Dieu et nous, puis nous et Dieu : « Dieu m’aime ; j’aime Dieu ; Aaaaah… quel bonheur ! » Et puis tant pis pour les autres ! Tant pis pour le monde ! Tant pis pour la vie quotidienne…

Même si dans la lecture du livre de l’Apocalypse, Jean décrit une réalité transfigurée par la présence divine, une présence glorieuse et magnifique, il n’empêche que la voix puissante qui venait du trône divin disait : « Voici la demeure de Dieu AVEC les hommes ; il demeurera AVEC eux, et ils seront son peuple, Dieu lui-même sera AVEC eux… » Cela signifie que notre Dieu d’amour, loin de se contenter d’une Alliance sentimentale avec nous, nous propose de nous enraciner fermement dans sa présence réelle pour nous ouvrir avec Lui à toutes les réalités terrestres qui font la vie des hommes.

Quel défi pour nous ! Parce que si le Dieu Père, Fils et Saint Esprit ose se compromettre dans nos réalités humaines, s’il ose être AVEC NOUS, alors nous-mêmes, chrétiens du XXI° siècle, nous n’avons plus le droit de dévaloriser ce que nous vivons et de nous résigner en grognant à prendre en charge notre condition humaine faite de joies, certainement, mais aussi de beaucoup de soucis et de peines, voire d’épreuves !!! Alors nous-mêmes ne pouvons pas renoncer à vivre AVEC les autres.

Allons plus loin : le Seigneur Dieu fait tellement de nous des êtres POUR LES AUTRES que ceux-ci deviennent pour nous le lieu par excellence de l’annonce de la foi chrétienne. Ils sont les destinataires de la Bonne Nouvelle de l’Evangile ! C’est ce que nous indique la première lecture tirée des Actes des Apôtres : nous voyons Paul et Barnabé sillonner sans cesse les routes terrestres et maritimes du Bassin méditerranéen, infatigablement, pour annoncer la Parole de Dieu. Ils se donnent tout entier à cette vocation, à cette mission. Bien sûr qu’ils sont dynamiques puisque leur foi est enracinée dans le Christ mort et ressuscité. Et en même temps, nous sentons bien à travers leurs allers et retours, leurs périgrinations, qu’ils sèment sans précipitation la Bonne Nouvelle, encourageant ici une communauté qui existe déjà, où fondant là une Eglise à naître !

L’amour de Dieu n’est ni statique, ni uniquement personnel. Il se nourrit et s’ouvre au monde dans l’enracinement qui nous est offert par l’expérience de la tendresse et de la bonté du Seigneur, comme nous l’annonce le psaume 144 : « Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour ; la bonté du Seigneur est pour tous, sa tendresse pour toutes ses œuvres… »  

        L’Evangile de Jean, enfin, nous rend compte de l’attitude de Jésus Christ : il pourrait se complaire dans sa relation à son Père et ne pas vouloir s’engager dans notre condition humaine. Il pourrait se dire qu’après tout, les hommes sont tellement instables et fourbes, qu’ils ne valent pas la peine de leur envoyer l’Esprit Saint ! Eh bien non ! Jésus Christ ne déserte pas nos lieux de vie ! L’amour qu’il est et qu’il vit le conduit à aimer non seulement son Père des cieux, mais aussi ses frères terrestres « d’en-bas » ! D’où ce commandement qu’il nous laisse : « Comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c’est l’amour que vous aurez les uns pour les autres. »

        Prenons quelques instants de méditation personnelle et communautaire pour nous placer en vérité sous le regard de Dieu. Et évaluons quel type d’amour évangélique nous vivons en ce moment.

·        Quel genre de disciple de Jésus Christ sommes-nous ?

·        Est-ce que notre prière habitée par l’amour de notre Dieu nous rapproche aussi du prochain, du frère ou de la sœur à aimer, à respecter, à encourager ?

·        Est-ce que le dynamisme et la patience de Paul et Barnabé passent par nous dans notre annonce de la foi ?

·        Est-ce que nous sommes enracinés dans la vie de Jésus Christ ?

Puissions-nous aimer comme Dieu nous aime, pour de vrai.                                                                                                                    AMEN

 

Publié dans Homélies

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