Toujours le même constat !

Publié le par paroisses Sante Agathe

Homélie du 25° dimanche du temps ordinaire - Année B

 

          jalousie 2    J’ai beau prendre le problème dans tous les sens, j’en arrive toujours à la même conclusion. Ce qui ruine nos relations, nos amitiés c’est l’orgueil et la jalousie… Les trois lectures de la Parole de Dieu entendues aujourd’hui ne disent pas le contraire.

                Le livre de la sagesse parle d’un complot, mené par ceux qui méditent le mal, contre le juste. Cet extrait ressemble fort au complot vécu par Jésus lui-même tout au long de sa vie publique. N’y-a-t-il pas au cœur de la passion, au cœur du procès de Jésus Christ une pointe de calomnie qui cache une montagne d’orgueil et de jalousie ?

            Saint Jacques, dans la deuxième lecture, ne va pas par quatre chemins, il tranche dans le vif. Il dénonce l’orgueil et la jalousie qui pourrissent nos cœurs et nos relations humaines. Il rappelle que vivre de la sorte n’apporte que désordre, luttes et toutes sortes d’actions malfaisantes. Cet appel à vivre dans la sagesse de Dieu, Benoît XVI l’a relayé durant tout son voyage pastoral au Liban. Car au final, toutes les guerres humaines, même les plus atroces, ont toujours été menées par orgueil et jalousie.

            Et puis enfin il y a l’Evangile. On s’attend là, à être libéré des luttes de pouvoir entre les hommes. Que nenni ! Les Apôtres se discutent le bout de gras. Qui sera le premier ? Qui aura la meilleure place ? Qui aura le plus de mérite ? Nous voilà réduit au même constat !

            J’ai beau regarder notre humanité sous toutes ses coutures j’en arrive toujours au même constat. Il semble que cela soit inscrit au plus profond de lui. Nous avons besoin de comparaison. Nous avons besoin de nous jauger les uns les autres…

            Frères et sœurs, vous avez déjà entendu parler du péché originel. Et bien nous y sommes. Ce péché solidement enraciné dans la nature humaine peut se résumé par deux mots : Orgueil et Jalousie !

            Et si vous me le permettez, j’aimerais avec vous m’arrêter sur ce mal qui nous donne bien des difficultés entre nous, dans nos familles, dans nos sociétés, dans notre Eglise. Que de conflits naissent de notre besoin de reconnaissance, et de nos petites jalousies. Et franchement, à chaque conflit humain, petit ou grand, ancien ou récent, je fais toujours le même constat. Oui, le cœur de l’homme est malade. Il souffre du péché originel.

            Pour le comprendre, nous devons passer par le livre de la Genèse. Créer à l’image de Dieu nous avons été préservé de la connaissance du bien et du mal, nous avons été par AMOUR. La victoire du mal sur l’être humain réside dans le fait qu’il arrive à mettre de la distance entre nous et Dieu en faisant naitre dans son cœur la jalousie « tu pourras être comme Lui ! » et l’orgueil « Dieu te cache la vérité ! ».

            L’Eglise, depuis le début de sa prédication évangélique dénonce cet adage mortifère. Saint Jacques, l’écrivain de la deuxième lecture de ce jour nous invite à prendre conscience et à déraciner de notre nature humaine ce péché originel en vivant dans la droiture, la paix, la tolérance, la compréhension, la miséricorde et la paix.

            Quant à Jésus, lui, il ne s’embarrasse pas de discours. Il propose une voie plus directe qui nous invite à une véritable révolution copernicienne. Alors que nous avons l’habitude de faire tourner les choses autour de nous, Jésus nous invite à faire tourner les choses autour de l’autre.

            La voie que Jésus propose est un appel à nous déposséder de ce que nous croyons être notre richesse. Cette voie fonctionne. De nombreuses personnes y marchent jour après jour. Et font de leur vie un havre de tolérance, d’accueil, de paix et de pardon… 

            Mais attention cette voie que le Christ nous indique passe par la souffrance de la croix. Il s’agit de clouer sur le bois de la croix nos tendances égoïstes et jalouses. En devenant gratuitement, c’est-à-dire sans arrière pensée, « serviteur de tous ».

            Cela n’a l’air pas si compliqué à vivre, et pourtant cela fait 2000 ans que l’humanité connait cette voie de salut ouverte par Jésus Christ dans sa mort et sa résurrection, sans que notre nature en soi profondément renouvelée, remit dans sa création originelle.

            Jésus ne va pas par quatre chemins. En plaçant un enfant au milieu du groupe des 12, et en invitant à accueillir Dieu de la même manière que cet enfant, il nous invite à la fraicheur d’âme, à la pauvreté de notre force, à la fragilité de notre nature.

            Jésus, nous indique une voie de guérison. Ce n’est pas le soleil qui tourne autour de la terre, c’est l’inverse. Ce n’est pas moi qui suis au centre de tout, c’est moi qui tourne autour des autres.

            Dans cette révolution copernicienne le Christ ne nous laisse pas seul. Il continu pour chacun d’entre nous à mettre le tablier et à nous servir comme l’annonce le livre de l’apocalypse.

Amen

Publié dans Homélies

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