C'est la crise !

Publié le par paroisses Sante Agathe

Homélie du 21°dimanche ordinaire - Année B

 

 « QuCRISEe veux-tu c’est la crise ! » Ce n’est même plus une phrase qui nous fait réagir ! Car depuis quelque temps nous sommes comme désensibilisés par les différentes crises que notre monde traverse. Et les crises sont mêmes les bouc-émissaires qui nous permettent de nous déchargés de nos responsabilités : « Que veux-tu c’est la crise ! ».

             Aujourd’hui, dans l’Evangile, nous assistons à une crise. Jésus connaît en grand succès. Les foules le suivent. On vient de loin pour le voir. On se bouscule pour le toucher. La multiplication des pains et des poissons en quantité inimaginable fait monter le sentiment dans le peuple que Jésus est bien le « Grand prophète », annoncé depuis longtemps. Il faut être là. Il faut le voir, le toucher !

            Pourtant, aujourd’hui, en écoutant l’Evangile, on peut se rendre compte que le vent tourne. Le discours de Jésus sur le pain de vie (que nous écoutons depuis 4 semaines) est mal reçu. Un grand nombre de disciples murmurent, trouvent ses paroles intolérables et cessent de faire route avec Lui. On peut dire qu’il y a une crise. 

              Des crises comme celle-là, l’Eglise en a connu bien d’autres. Mais il faut admettre qu’elle en vit actuellement une particulièrement décapante en cette période de bouleversements sociaux.

             Dans le mot crise, il y a quelque chose comme le crible qui sépare les grains de la paille ou la pépite d’or de la terre.

            La crise que l’Evangile nous relate, passe littéralement, la foi des disciples de Jésus au crible. Cette crise sépare ceux qui ont découvert Jésus de ceux qui ne le suivaient pas pour de bonnes raisons. Cette crise donne un avant goût de la Passion.

En fait, en chaque crise que l’Eglise traverse, elle est obligée à redire son choix du CHRIST !

            L’enjeu se trouve, a chaque fois, du coté de la fidélité. Mais attention il ne s’agit pas tant de notre fidélité que celle de Dieu.

            Dans chacune de nos vies il y a des crises de foi. Ces crises ne sont pas envoyées par Dieu pour vérifier la qualité de notre foi. Dieu n’a pas besoin de vérifier la qualité de notre foi, il sait que nous sommes faibles. Jamais Jésus ne serait venu dans notre chair accomplir le plan de sauvetage de son Père, si nous étions capables, par nous même, de nous sortir des griffes du mal. Les crises de foi, que la vie fait naître en nous, viennent passer au crible nos existences pour que nous allions à l’essentiel. Et l’essentiel de notre foi c’est le CHRIST JESUS, tellement essentiel, qu’il devient pour nous le Pain Vivant pour chaque jour.

            Frères et sœurs, les doutes et les moments difficiles de nos vies ne sont pas pour Dieu des réalités qui nous tiennent loin de lui. Nous sommes, nous les êtres humains, orgueilleux. Et tant que nous nous mettrons au premier plan, nous ne pourrons pas discerner dans toute notre vie la fidélité de Dieu. Nous sommes tellement préoccupés par notre égo, que nous oublions que la vie du Christ passe par la croix. Tant que nous nous mettrons au premier plan, nous oublierons que le Christ nous rejoint dans ce qui est le plus défigurant, le plus  dégradant pour nous dire qui nous sommes : les enfants d’un même Père.

            L’expérience de la croix vient passer notre foi au crible pour séparer en nous ce qui appartient à l’espérance magique et ce qui est véritablement l’Espérance chrétienne.

            Les crises que nous pouvons traverser viennent nous déshabiller, nous mettre à nu, pour nous faire prendre conscience que nous sommes des êtres fragiles et pauvres… Au cœur de notre fragilité et de notre pauvreté c’est là que nous sommes le mieux capable de mesurer l’amour de Dieu. La plus part de temps, nous sommes habillés de fierté et d’orgueil, qui nous emmitouflent dans une incapacité à rencontrer le Dieu humble, qui accepte d’échanger sur la croix sa divinité et sa gloire contre la  fragilité et la pauvreté de sa création.

            Loin de moi, l’idée de faire croire que nous devons absolument traverser des crises pour croire au Dieu vivant et vrai. Mais d’une difficulté peut naître un bien… Au-delà de toutes paroles consolatrices et quelque peu mièvres, ce qui se joue dans toutes nos existences c’est la Bonne Nouvelle de la mort et de la résurrection du Christ Jésus.

« Rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu », écrit Saint Paul. Et comment ne pas citer maintenant ce fameux passage aussi de Saint Paul : « Dieu est fidèle, il ne reniera pas sa fidélité. Si toi tu le rejettes, lui, il ne te rejettera pas car il ne peut se rejeter lui-même. »  

 

 Amen

Publié dans Homélies

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