"Lève-toi et mange !"

Publié le par paroisses Sante Agathe

Homélie du 19ème dimanche du temps ordinaire.

 

      eucharistie jpg-be188  A l’écoute de la première lecture, qui nous relate la fatigue et le découragement du prophète Elie, je ne peux m’empêcher de penser aux personnes que je viens de rencontrer dans le cadre de mes visites auprès de nos frères et sœurs malades et âgées.

 

            Il y a des personnes qui ont subi au cours de leur existence ou qui vivent actuellement, de véritables calvaires. Oui, je ne peux m’empêcher de penser à cette dame qui me confie « Vous ne croyez-vous pas vous, que cela suffit ! S’en est de trop pour une seule personne. » ou encore à cette autre dame me disant consciemment « Quand viendra-t-il me chercher ? ».

            Pour certaines personnes, la mort n’est pas une difficulté mais une délivrance face à une vie remplie de fatigues, d’épreuves et de souffrances.

            A ce compte, elles rejoignent le cri du prophète Elie que nous venons d’entendre dans la première lecture. Elie a mis sa vie au service de l’annonce de la Parole de Dieu. Sans se reposer il a annoncé la Vérité et appelé à la conversion. Sans se reposer il a dénoncé le mensonge, l’hypocrisie et le mal. Le récit nous relate que sa vie est en danger, que le Reine Jézabel en veut à sa vie. Que voulez-vous ! A dire la vérité on ne s’attire pas que des amis. Et comme le dit le dicton : « Toute vérité  n’est pas bonne à dire ! »

            Elie éprouvé par l’hostilité, que lui dévoilent ses contemporains, est fatigué… Fuyant la colère de la Reine Jézabel, il arrête sa marche et se tourne vers Dieu en disant : « S’en est trop, Seigneur. Reprends ma vie… »

 

            Frères et sœurs, nous en sommes tous-là. Au font la véritable question c’est celle du sens de la vie, de ma vie. Quand tout va bien, nous ne nous posons pas de question car nous sommes heureux. Mais quand les difficultés, la souffrance et le malheur nous accompagnent, alors nous sommes obligés de nous demander… Pourquoi ?

            Replongeons-nous dans la première lecture, car Dieu répond à Elie. Il lui répond par une consigne, consigne qui peut éclairer au final ce que nous sommes en train de célébrer… « Lève-toi et mange ! Autrement la route sera trop longue pour toi ! ». Cette réponse de Dieu trouve un écho dans la Parole du Christ Jésus lorsqu’il dit être le « Pain vivant, le pain véritable qui donne la Vie. » Et la deuxième lecture, tirée d’une lettre de St Paul  écrivant à la communauté d’Ephèse, vient nous redire que ce pain de vie qu’est le Christ, n’est rien d’autre que le sacrifice que Jésus Christ fait de son corps sur la croix. « Il nous a aimé et s’est livré pour nous ! »

            Frères et sœurs, ce pain que nous allons recevoir entre nos mains dans quelques minutes n’est pas symbole d’une fraternité ou d’une solidarité. Ce pain n’est même pas le souvenir de ce que Jésus a fait lors de la Cène. Ce pain c’est le CHRIST lui-même, qui se partage à chacun d’entre nous. Ce pain c’est le CHRIST, qui vient actualiser, en moi, sa mort et sa résurrection. Ce pain c’est le Pain de la vie !

            Attention, ne nous y trompons pas… en recevant la communion ce n’est pas moi qui accueille Jésus dans mon cœur. C’est moi qui entre dans la vie de Dieu par le sacrifice que le Christ fait de son corps sur la croix ! En mangeant Jésus Christ, Pain de la Vie, je mande ma résurrection !

            Je ne peux m’empêcher de penser à cette dame, qui allonger sur son lit me dit, droit dans les yeux : « Monsieur le Curé, je prie et c’est ma seule consolation pour continuer à vivre ! ».

 

            Et Dieu dit à Elie : « Lève-toi et Mange ! Autrement le chemin sera trop long pour toi ! »

 

Publié dans Homélies

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