Pauvre Moselle

Editorial du mois de la 1ère quinzaine d'octobre

Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, la Moselle a donné toute sa richesse à la France. Comme une mère, qui donne sans compter, la Moselle s’est dépouillée de ses entrailles.
 

Au Nord, elle a donné son minerai de fer. A l’Ouest, elle a nourri la France entière de son acier et de ses techniques à la pointe de l’activité sidérurgique. Au centre, elle s’est laissée dépouiller de son or noir, le charbon. Au sud et à l’Est, elle a donné son savoir faire et son savoir être. Comme une vielle femme, la Moselle est fatiguée, vidée de ses ressources.
Cette terre, qui naguère convoitée par l’Allemagne et défendue par la Mère Patrie, n’est plus qu’une terre de désolation, où naissent toutes sortes de musées et de stèles commémoratives. Il ne lui reste plus que le souvenir.La fermeture des mines de fer, puis des mines de charbon et maintenant de la sidérurgie nous plonge dans un avenir incertain, entaché de la crainte de voir Dame pauvreté frapper à notre porte.
Notre département, reconnu pour sa richesse, ses compétences, son travail, son accueil, est devenu le lieu de toutes les promesses. 
Oui, que nous reste-t-il pour vivre dans le paysage français et européen ?
La chance d’être au croisement des grands axes européens. Notre région a été et est encore un carrefour important des échanges commerciaux et politiques. La force de la Moselle actuelle est d’être bien située dans le paysage français.
Il nous reste aussi notre droit local, hérité de notre annexion allemande. Il est peut-être notre seule et dernière richesse.     Saurons-nous nous unir pour le garder ? Il nous  assure de nombreux    avantages dans bien des domaines. De la sécurité sociale en passant par la pèche et la chasse, la Moselle bénéficie de particularités qui la rend encore attractive et belle.     L’histoire a vidé ses entrailles, mais l’avenir ne  s’entrevoit pas dans des musées.  L’Avenir s’écrit par des actes courageux et audacieux.
Mosellan lève-toi et défend la terre qui te nourri. Fais entendre tes angoisses, ose des paroles fortes… Car aujourd’hui,  tu as rendez-vous avec ton histoire !
+ Abbé Stéphane
Votre curé